| Patrimoine... Les cloches de l'église de Spa | |
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| Article de monsieur André Bouchoms paru dans « Réalités ». | |
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| La tour du côté droit abrite un ensemble de cinq cloches de différentes grandeurs. La plus ancienne date de 1679 ; une autre , de 1850, fut retrouvée en Allemagne après la guerre, en 1945. Les trois dernières datent de 1954 (elles remplacent celles disparues à ce même moment). En 1965, le studio de la R.T.B.F. de Liège eut l'heureuse initiative de rassembler sur une bande magnétique les plus belles sonneries de cloches de notre Wallonie liégeoise. Celle de notre église décanale de Spa fut qualifiée de solennelle et majestueuse. C'est dans cette église qu'ont eu lieu le 22 septembre 1902 les funérailles de la Reine Marie-Henriette, épouse du Roi Léopold II. Lors de sa consécration en 1886, notre église décanale, Notre-Dame et Saint Remacle, était dotée de cinq cloches dont le diamètre de base variait de l,26 m à 0,66 m. | | |
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| Elles y resteront jusqu'à la dernière guerre, en décembre 1943, époque où les Forces allemandes décidèrent de réquisitionner les cloches des églises pour les refondre et en faire du matériel de guerre. C'est le lundi 20 décembre 1943 par une belle journée d'hiver, que les Spadois purent les entendre pour la dernière fois. Dès sept heures du matin, elles sonnèrent à toute volée jusqu'à dix heures; puis de dix à onze heures, ce fut le glas par le bourdon; puis à nouveau de onze heures à midi, elles se firent entendre toutes ensemble. L'émotion était très grande dans toute la ville et de nombreux Spadois ainsi que des élèves de nos écoles supérieures prêtèrent spontanément leur concours à la réalisation de ce concert improvisé. Après l'Angélus de midi, tout s'arrêta et la journée se termine par une assemblée de prières à l'église sous la présidence de l'Abbé populaire (Populaire), le plus ancien prêtre de Spa, à cette époque. La foule des fidèles était immense et recueillie. Le lendemain matin, 21 décembre 1943, quatre de nos cloches partaient vers l'Allemagne. Seule nous était restée la doyenne, fondue en 1679 et portant le nom de Saint Remacle. Quelques années après les hostilités, par une chance toute particulière, la plus petite, Saint Joseph, datant de 1850, fut retrouvée intacte et replacée dans son ancien clocher où avec sa sœur aînée elle partagea les sonneries des fêtes et les événements religieux de la paroisse pendant plusieurs années. Avec l'arrivée des années 50, les tristes souvenirs de la guerre s'estompaient et le pays commençait à repartir dans un nouvel élan. Les carillons de nos églises et de nos hôtels de ville étaient restaurés et retrouvaient une nouvelle jeunesse. Il en fut de même chez nous, le 20 juin 1954 lorsque l'évêque coadjuteur de Liège, G.-M. Van Zuylen procéda, au cours d'une grande cérémonie, à la consécration de trois nouvelles cloches auxquelles on avait joint celle qui avait été retrouvée en Allemagne et que l'on avait complètement restaurée. En compagnie de la plus ancienne de 1679, elles formèrent un nouvel ensemble particulièrement bien harmonisé qui ne cessa de faire l'admiration et l'émerveillement de milliers de touristes passant par notre ville. Parmi ceux-ci, en 1965, le regretté José Georges, qui fut de longues années animateur au studio de la R.T.B.F. de Liège, eut l'excellente initiative de rassembler sur une bande magnétique les plus belles sonneries de cloches de notre Wallonie liégeoise. On enregistra celles de Huy, de Verviers, de Herve et d'autres localités mais ce fut celle de notre église décanale de Spa que l'on qualifia de solennelle, de splendide et de majestueuse. Dès cette époque, elle fut diffusée chaque année dans toute la Belgique et dans les pays limitrophes, grâce aux ondes de la R.T.B.F. En outre, parfaitement harmonisée, et grâce à un heureux mixage, elle servit de fond sonore, lors de certaines émissions, à l'interprétation du célèbre "Minuit Chrétiens" par un de nos plus grands ténors, Alain VANZOO. | | |
| Comme c'était jadis le cas dans la plupart des églises, les sonneries de cloches s'effectuaient à la main, soit par un sonneur attitré, soit par des bénévoles. Cette tradition prit fin chez nous au début des années 70. On décida, en effet, d'électrifier le mouvement des cloches mais on ne le fit que pour les trois plus grosses; les deux autres, dont celle qui fut retrouvée en Allemagne, furent de la sorte réduites au silence absolu. | | |
| Ainsi, la solennelle, la splendide, la majestueuse sonnerie de cloches de l'église décanale de Spa s’était tue durant vingt ans. Cette situation a été corrigée par une nouvelle installation qui a eu lieu dans les années 96-97. Ainsi, actuellement, aux jours de grandes fêtes, nous pouvons écouter l’harmonie des cinq cloches en volée. | | |
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